Le poème de La Sarra
13/09/2024
🎙 Témoignage
Nous sommes heureux de vous partager le témoignage de Annie, une bénévole qui vient au jardin depuis maintenant quelques mois. Annie a déjà vécu des rencontres extraordinaires et a désiré nous écrire ce qu’elle a ressenti, avec toute la poésie qui la caractérise.
Ce poème met en lumière la beauté de l’expérience que tout un chacun peut faire au sein des jardins de Gaïa Lyon – de nos jardins à nous toutes, à nous tous.
Bonne lecture ! 🌱
« C’est un petit jardin (quoique)
Qui sent bon le thym le lin et le bien
Avec une table et des chaises de jardin
Avec des arbres dont un très précieux,
Celui de Moussa.
Un jour passa un homme qui,
Au revers de son veston
Ne portait pas de fleur en béton
Mais, arrimé à son vélo, un joli projet
De tiers lieu végétal.
Il s’entoura de Laure, la liante,
Laquelle fit appel à Alice, pour qui l’horticulture n’a pas de secret Et Manon les a rejointes avec toutes ses ressources d’étudiante.
Tous ont transformé une friche en merveille où les fruits, les légumes, les fleurs et les aromates s’en donnent à cœur joie pour prospérer sans engrais ni pesticides, juste avec de l’idée, de la maîtrise, de l’eau, de l’amour et…du compost.
Isabelle et les résidents de l’Ehpad de la Sarra toute proche, les enfants de la maternelle et les habitants du groupe d’habitations de la Sarra profitent des précieux enseignements patients et bienveillants de Madame Merveille.
Et puis il y a Moussa, le Jeune Homme qui a planté son arbre, petit qui deviendra grand, comme lui. Il est accroché et son français s’améliore vitesse grand V.
Et s’y retrouvent, dans ce havre de paix, Béatrice, en voisine, Catherine, Nicoletta, Denis, Jean-Louis, Régis, Jacques, Enzo et son chien Tarzan et tous ceux, nombreux, que je n’ai pas encore rencontrés.
Merci aux partenaires publics et privés qui ont permis que ce tiers lieu végétal prenne racine et essaime.
Un jour en descendant de la colline j’ai vu la petite pancarte, l’ai prise en photo et le temps a passé. Un an après je suis de nouveau passée devant la pancarte, je n’étais pas seule, et le jardin non plus. Une femme a perçu mon regard intrigué et m’a proposé de venir échanger. Deux jours plus tard je me rends au jardin à l’heure dite.
Au pays des merveilles Alice règle les cycles des semailles, désherbage, buttage et arrosage. Manon donne ses sources d’étudiante en master et Laure se montre en tisseuse de liens.
A l’issue d’une discussion sans thème à bâtons rompus entrecoupée de rires sonores, j’ai signé le chèque pour mon adhésion. Depuis j’ai appris à : éradiquer les limaces avec un petit verre de bière, à tirer au cordeau, à butter les poireau, extirper les mauvaises herbes, couper les feuilles de courgettes entachées de traces d’oïdium, sans toutefois les priver de canopée et pour finir à égourmander les tomates.
Les mains dans la terre, les idées pré-reçues ou conçues se brisent, des solidarités se tissent, il y est plus facile de débattre que de se battre, le long du cordeau qui trace la ligne des semailles, il est aisé de produire du lien et de s’ancrer davantage.
Ce court récit n’est pas fini.
Dans ce jardin des merveilles, des délices, l’antithèse du jardin de Jacques Dutronc, et bien des événements au caractère merveilleux, des prodiges, des miracles se sont produits :
Les trois miracles, les Tarzan, Moussa et Rimbo, Tarzan et moi. Mais ça c’est le chapitre suivant. »